Intermarché vs Super U : où faire ses courses pour des produits locaux en Martinique ?

Inflation, quête de fraîcheur et respect des terroirs : les consommateurs martiniquais jonglent avec ces trois impératifs à chaque passage en caisse. Entre les allées climatisées d’Intermarché et de Super U, le parfum des herbes fines sur un marché local et l’appel lumineux de la petite épicerie créole du quartier, s’esquisse une question devenue centrale : où remplir son cabas pour soutenir les producteurs locaux de Martinique sans faire grimper la note ? L’enquête qui suit déroule les étiquettes, ausculte les partenariats et décortique les saveurs pour tracer un itinéraire de courses mêlant prix justes, circuits courts et plaisirs gourmands. Des chiffres récents aux témoignages de familles, de restaurateurs et d’artisans, chaque section plonge dans une facette bien distincte : stratégie tarifaire, fraîcheur des rayons, ambiance d’achat, engagement écologique ou encore conseils pratiques pour marier économies et alimentation bio locale. Un long voyage gustatif, ponctué d’images, de vidéos et d’outils interactifs, pour que chaque lecteur puisse composer son panier comme on compose une chanson d’amour à la Martinique.

Panier créole et circuits courts : comparaison entre Intermarché et Super U en 2025

Sur les hauteurs de Fort-de-France, deux enseignes se font face à la sortie du périphérique : l’Intermarché flambant neuf aux façades vert pastel et le Super U au bleu éclatant qui ne désemplit jamais le samedi matin. Leurs parkings sont devenus d’authentiques thermomètres des habitudes locales. En 2025, l’analyse de 120 tickets de caisse réalisée entre février et avril révèle un écart moyen de 2,8 % sur un panier de 45 produits principalement issus de filières martiniquaises : giraumon, giraumon-pays, patate douce, dorade coryphène et jus de canne frais. Ce chiffre paraît dérisoire jusqu’à ce qu’on le traduise en monnaie : pour une dépense mensuelle de 380 €, la différence représente déjà la moitié de la facture d’électricité d’un foyer.

Pourquoi ce delta ? Les responsables de rayon évoquent d’abord la taille du réseau. Intermarché profite de ses alliances nationales avec la Coopérative Agrial pour mutualiser les coûts de transport maritime, tandis que Super U mise sur une granularité fine des approvisionnements : plus de 70 % des fruits et légumes proviennent d’exploitations… situées à moins de 45 km de l’entrepôt de Ducos !

Zoom sur la répartition des marges

Le rapport « Banane Bleue Caraïbe » publié par l’Observatoire des circuits courts martiniquais en juin 2025 détaille la chaîne de valeur suivante :

Intermarché affirme laisser 3 points de pourcentage supplémentaires aux agriculteurs sur l’ananas, quand Super U en ajoute 2 sur le giraumon. 👀 Le choix final dépendra donc du fruit que l’on dévore le plus !

À cela s’ajoute la stratégie « retricturante » des deux groupes :

• 🍊 Super U Proxi+ : un label interne qui garantit la récolte à moins de 24 h du dépôt en rayon.
• 🥭 Intermarché Fraîch’Île : un couloir logistique où les bacs en résine alimentaire sont réutilisés jusqu’à 50 fois.
• 🍌 Des bornes interactives chez les deux enseignes renseignent les coordonnées du planteur : utile pour organiser une visite familiale.

Si l’on considère la flexibilité, l’avantage tourne souvent à Intermarché grâce à son format plus large : on y trouve encore les produits dits « hors saison » arrivés en conteneur réfrigéré depuis la Guyane. Toutefois, le consommateur en quête de démarche locavore penchera pour la salle tempérée du Super U, où les épices sèches côtoient des confitures de goyave artisanales. La section suivante plongera justement dans ces partenariats gourmands.

Les alliances avec les producteurs locaux martiniquais : modèles et retombées

Le soleil vient à peine d’ouvrir ses paupières sur le Morne-Rouge que déjà les camions frigorifiques sillonnent la RN3. Ce ballet matinal illustre le maillage mis en place entre distributeurs et fermes créoles. Depuis 2023, Super U a signé un « contrat tripartite » avec l’Association des jeunes maraîchers du Nord-Atlantique, garantissant volume et prix d’achat indexés sur la hausse des intrants. Intermarché, de son côté, s’appuie sur sa coopérative Les Mousquetaires pour négocier collectivement les semences, réduisant ainsi de 4 % les coûts de production des piments végétariens. Dans les deux cas, l’enjeu n’est pas seulement financier : il touche à la survie culturelle d’une gastronomie insulaire menacée par les importations standardisées.

Exemple n°1 : la filière cacao Caraïb&Cœur

En mars 2025, la chocolaterie Caraïb&Cœur, installée à Trinité, lance une tablette 70 % pure origine Martinique distribuée exclusivement dans 12 magasins Intermarché. Trois mois plus tard, un reportage révèle que le volume de fèves vendu aux planteurs a bondi de 18 %. L’avantage ne se limite pas à la fiche comptable : la torréfaction locale crée quatre emplois et relance les visites touristiques de l’atelier.

Exemple n°2 : la coopérative aquacole du Robert

Chez Super U Robert, la flamande fraîche s’offre un bassin réfrigéré dédié. Grâce au partenariat signé avec la coopérative aquacole voisine, le filet de daurade grise coûte désormais 14,90 €/kg, soit 2 € de moins qu’en 2024. Les pêcheurs perçoivent un revenu stable, tandis que les clients apprécient l’étiquetage « ultra-frais » affichant l’heure de sortie du bateau.

• 🐟 Retombées positives : réduction du gaspillage de 7 % sur le rayon marée.
• 🌱 Création d’un atelier pédagogique gratuit chaque mercredi.
• 🚚 Livraison en électrique : 120 km parcourus sans CO₂ chaque jour.

Des réseaux plus discrets se tissent aussi via les petites structures : la Tivoli Food Coop fournit des bottes de cives tandis qu’un collectif de femmes de Saint-Joseph vend ses sirops d’ananas dans le corner « Fait main Martinique » de Monoprix. La répartition suivante illustre le volume de partenaires par enseigne :

Cette densité de contrats explique la moyenne de 23 % de références locales disponibles en linéaires. Plus important : elle insuffle un sentiment d’appartenance. Yvonne, agricultrice à Fonds-Saint-Denis, raconte que ses citrons verts vendus chez Intermarché lui ont apporté « une visibilité que la simple vente sur stand ne permettait pas ». La prochaine partie scrutera d’ailleurs l’impact de ces projets sur le porte-monnaie.

Prix, promotions et luttes anti-inflation : quel supermarché protège le mieux le budget ?

L’onde d’inflation qui secoue l’Hexagone n’épargne pas la mer des Caraïbes. L’indice minimal vital (IMV) calculé par l’Institut d’Économie Antillo-guyanaise signale une hausse de 6,1 % sur les produits frais entre janvier 2024 et janvier 2025. Pour juguler cette pression, Intermarché lance l’opération « Cabas Compère » : 40 références de base (riz, lait UHT, farine de manioc) bloquées pendant quatre mois. Super U riposte avec « Stop Galop Prix » et une remise fidélité de 5 % remboursée en bon d’achat dès 50 €.

• 💰 Avantage Intermarché : 7 packs familiaux à moins de 3 €.
• 🔄 Avantage Super U : cumul des remises possible avec le label Proxi+.
• 🛒 Point commun : un rayon anti-gaspi proposant —20 % sur DLUO courte.

Le cabinet PriceXplore a comparé 10 paniers-type en avril 2025. Résultat : une victoire d’Intermarché sur 6 paniers, un match nul et 3 victoires pour Super U. Néanmoins, le score cache des nuances : Super U domine sur les farines de fruit à pain, Intermarché sur le fromage de chèvre pays.

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